Un grand mariage a été célébré mardi. Dans la cathédrale inondée de lumières, bien avant l'heure déjà, la foule houleuse se pressait; dans les bas-côtés, sous le péristyle, tout était envahi par de nombreux amis, des admirateurs et des curieux agités, se bousculant; tous voulant être bien placés et le plus près possible pour mieux détailler, apprécier et même critiquer au besoin. Bientôt le bruit des chaises traînées, le frou frou des jupons soyeux, les réflexions à mi-voix, tout cela fait place au son des orgues et le silence des personnes témoigne de l'admiration générale à la vue du cortège, dont le luxe et la richesse sont, dans les annales mondaines oranaises, sans précédent.
Mademoiselle Jullian portait une ravissante toilette nuptiale en crépon de soie à très longue traîne carrée ornée de ruchettes, et au corsage, dentelles et fleurs. Dans sa jolie chevelure brune se distinguaient de minuscules roses blanches.
Les demoiselles d'honneur étaient ....
La mère de la mariée (Hélène 'Calliope' Jullian, née Floros) avait une splendide toilette de mousseline de soie noire sur fond bleu mode, garnitures de tulle et dentelles au corsage avec étole garnie d'une chute de petites roses du même genre. Chapeau assorti, plumes et tulle bleu.
Mme Derrien, père du marié (Eugène Derrien) portait une magnifique robe à traîne, ton biscuit, coupée d'entre-deux blancs, et un chapeau blanc orné de plumes jaunes.
Mme Chatrousse (Cousine Madeleine née Manegat, petite fille d'Eudoxie, née Floros) était en robe blanche à volants superposés avec une ceinture vert d'eau et un chapeau garni de roses jaunes, Madame Manegat (Tante Eudoxie, née Floros) était en noir.
Après un long défilé d'amis venus féliciter les familles Jullian et Derrien, les jeunes mariés radieux de bonheur, suivis de leur brillant cortège, se rendaient au Continental...
Sans chercher à mettre un nom sur tous les visages, trop nombreux, on peut citer pourtant, parmi les groupes qui se rendaient nombreux au somptueux dîner de noce ou à la soirée ....Madame Bassompiere, en soie blanche à rayures noires, Madame Godillot en velours noire... (madame Godillot était la belle mère ou future belle mère de Georges Jullian, frère de la mariée)....
Madame Bonifay (je suppose qu'il s'agit de la femme du frère d'Aristide Bonifay mon arrière grand père)... etc...
Parmi les messieurs, se trouvaient Monsieur Brück (non Bruch) Directeur de l'Ecole de Médecine d'Alger, etc....
Une grande soirée a terminé ce grand mariage mondain, pour lequel nous faisons mille vœux de félicité.
ECHOS MONDAINS - Mars .
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Yves Derrien professeur à la Faculté de Médecine est venu à Marseille en , arrivant de Montpellier. Il fut chargé des fonctions d'agrégé à la faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie en .Il fut reçu premier au premier concours d'Agrégation après la guerre et nomme Professeur Agrégé. Il fait un séjour de recherches d'un an à l'Institut de Physico-Chimie de la Faculté d'Uppsala (Suède) au titre de boursier de la Fondation Rockfeller.En il est titulaire de la chaire de chimie biologique de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Marseille. Il effectua tout un ensemble de recherches sur les constituants du sérum sanguin et les hémoglobines.Nouveau Chevalier de la Légion d'Honneur il est membre de l'Académie de Médecine, directeur du Laboratoire municipal de Marseille, lauréat de plusieurs prix de l'Académie des Sciences et de l'Académie de Médecine, notamment des Grands Prix de Médecine, Prix de la Ville de Paris en .Chargé de nombreuses missions à l'étranger, en particulier à Washington en mai et à Istanbul en octobre et participa à de nombreuses publications françaises et étrangères il fut hautement apprécié.[Coupure de Presse marseillaise]
Ses cendres furent dispersées sur la propriété du France qu’ils avaient acheté en , près de Simiane la Rotonde dans les Alpes de Haute Provence.