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HISTORIQUE DES MAISONS WAROT

Première partie


Titre
Ecrit de la main d'un des Warot, (ou de quelqu'un d'autre)
titre des notes qui suivent,
retrouvées dans les papiers de famille.


Première période - WAROT & SEMEL

1832 - 1865

Medard Warot

Médard Warot

Attirés par les avantages que la conquête de l'Algérie offrait aux émigrants et plus particulièrement aux ouvriers d'art dont la main d'œuvre était recherchée par le Génie militaire, les compagnons, Médard Warot et Augustin Semel, alors ouvriers maçons à Rouen, projetèrent de se rendre à Alger pour y offrir leurs services et gagner leur vie plus largement.

Dans ce but ils s'embarquèrent à Toulon, à bord d'un brick autrichien et après un mois de navigation pénible et dangereuse qui obligea le navire à relâcher à Bougie, ils débarquèrent dans la darse d'Alger et purent trouver un modeste logement dans la rue du 14 Juin. (Date du débarquement des français à Sidi ferruch : 14 juin 1830)

NOTE : A l'atttention des lecteurs.

En effet, dans la toute première page consacrée à Médard Warot et à sa première lettre à son père Nicolas, il écrit ,

"Quant à mon voyage, nous avons eu beau temps de Rouen à Marseille, là où nous avons embarqué; nous avons été huit jours sur la mer; nous n'avons eu que deux jours de mauvais temps, je n'ai pas été malade sur l'eau."

Ainsi nous remarquons que nous avons deux relations de leur voyage en Algérie, relations différentes puisque écrite par Médard, ils ont embarqué à Marseille, et, que racontée par quelqu'un d'autre, ils embarquent à Toulon. Il n'y a , hélas, plus personne de cette génération ou même de la génération au-dessous, pour nous départager. Chacun en pensera ce qu'il veut.

Embauchés immédiatement par le Génie, ils ne tardèrent pas à recevoir l'offre de petites entreprises à la tâche que leurs aptitudes, leur conduite et leur exactitude avaient signalé à l'attention de l'autorité militaire.

Les évènements aidant, ils exécutèrent des travaux plus importants et furent agréés comme entrepreneurs du Génie pour la construction de casernes dans la ville et la banlieue, de l'Arsenal de la Rampe Valée dans lesquels ils gagnèrent des sommes élevées ce qui leur permit à l'appui de leur esprit d'ordre et d'économie, d'acquérir à bon compte des terrains sur lesquels ils édifièrent des maisons à loyer, en se réservant les rez-de-chaussée pour y entreposer les matériaux de construction importés de France et d'Italie.

A ces marchandises ils eurent l'occasion d'adjoindre celle des bois de construction importés par voiliers du port de Trieste et parfois de Suède, sur les navires portant des chargements à l'aventure.

Leur premier magasin de détail était situé rue Bab-El-Oued, n° 30, dans une cour mauresque dont l'immeuble leur avait été vendu par un Sieur Martinencq, toulonnais et chef pilote du port de guerre.

Mais les bois étant trop encombrants par leur nature et leur vente devenant plus intensive ils durent rechercher un emplacement plus vaste sur des terrains moins coûteux que ceux du cœur de la ville et sans en être cependant éloignés. Leur choix se fixa sur un lot du faubourg Bab Azoun, actuellement rue d'Isly n° 21, où ils édifièrent des constructions importantes à l'usage de leurs appartements personnels, de leurs bureaux et d'un grand entrepôt de bois ayant son entrée principale dans la rue d'Isly et la sortie rue Mogador avec voie charretière intérieure. Cet immeuble qui existe encore a été diminué depuis, de la partie postérieure de la rue Mogador, vendue par un héritier de feu M. Semel, aux Galeries de France.

Les affaires de la société continuant à progresser, il ne fut plus possible de loger dans les hangars couverts de cet entrepôt, tous les bois étrangers que les nécessités de la construction exigeaient et de réserver aux scieurs de long l'emplacement suffisant pour le débit du bois d'essences différentes, indispensables à la consommation.

La sécurité progressive de la banlieue leur suggéra l'idée de s'éloigner encore de la ville et une occasion leur permit d'arrêter leur choix sur un terrain vague situé à Mustapha inférieur, près de la mer, et à proximité des casernes de cavaleries et de l'Hôpital Civil où ils avaient affaire.

Le nouvel emplacement présentait l'avantage de recevoir directement sur la plage, les radeaux de gros bois équarris et en grumes qui y demeuraient entreposés jusqu'à la vente, sans risque de vol.

C'est aussi dans cet entrepôt où ils découvraient une source inépuisable provenant des eaux du massif montagneuse pour se jeter à la mer qu'ils créèrent une tannerie voisine de l'abattoir afin d'y traiter les cuirs du bétail indigène au moyen des écorces à tan du pays. La vente des produits fabriqués les amena à y adjoindre celle des cuirs et des vernis français dans un magasin de détail aménagé dans l'immeuble de la rue d'Isly.. Enfin leurs rapports journaliers avec les colons les incita à tenter des essais d'agriculture dans une ferme de 150 hectares, située près de l'Arba. Ils devinrent propriétaires du Haouch ben Kaila où ils installèrent des fermiers européens et indigènes avec leurs familles et les intéressèrent à mi-fruit à la culture des céréales et à l'élevage du bétail à cause de la proximité des marchés de l'Arba et de Maison-Carrée.

Là s'arrêtèrent leur activité dans les différentes branches commerciales, industrielles et agricole, un essai infructueux dans la constitution d'un modeste vignoble ne leur ayant permis de profiter des rendements inespérés réservés plus tard aux viticulteurs de la Mitidja. Natifs du Nord de la France ils ignoraient les ressources inhérentes à la vigne.

M.Médard Warot et Semel se séparèrent le 1er janvier 1865, après 32 ans d'association indissoluble et à la tête de deux familles nombreuses qui vivaient dans l'intimité et dans une entente parfaite. Monsieur Warot d'abord juge et ensuite Président du Tribunal de Commerce pendant une longue judicature, y reçut la croix de la Légion d'Honneur et continua ses services à la chose publique en entrant à la Chambre de Commerce d'Alger.


Deuxième période - WAROT & FILS

1865 - 1870

Après avoir quitté son ancien associé, M. Warot Père continua le commerce des bois avec le concours de son fils cadet Joseph, sur qui reposait la direction effective de la maison.

Leurs entrepôts consistaient dans la cour d'un immeuble de la rue d'Isly, actuellement occupé par le Casino. Ici se fit la liquidation de la partie des fers qui leur restaient et du chantier important de Mustapha. Mais une occasion exceptionnelle permit à la société Warot Frères d'acquérir à un prix intéressant, le terrain d'un fondouk situé à l'angle de la rue et de la Place d'Isly, où furent édifiés indépendamment du magasin de bois, les bureaux de la Société et le logement personnel de Messieurs Warot Frères.

A quelques temps de là une autre occasion permit à la société de devenir propriétaire d'un terrain nu, à l'Agha, près des portes d'Isly et situé dans la première zone des servitudes militaires où étaient entreposés sans abris les bois équarris.

C'est dans ces conditions et avec une succession d'arrivées heureuses favorisées par le développement de la colonie que la Société sentit la nécessité de s'adjoindre un nouveau collaborateur dans la personne de Monsieur Médard Warot, leur fils et frère, (Médard étant le troisième prénom de ce frère) l'âge de leur père l'empêchant de donner aux affaires les efforts qu'elles exigeaient.

Entrepots
Troisième période - WAROT & FILS

1870 - 1884

La maison continua ses opérations dans la même dénomination de Warot & Fils, comme précédemment jusqu'au décès de Monsieur Warot Père, qui eut lieu le 6 avril 1883. Dans le cours de cette période, eut lieu l'acquisition à Monsieur Clarin d'un grand entrepôt contigu à la gare de Maison-Carrée qui allait remplacer celui de Mustapha licité au profit d'un des cohéritiers paternels et qui allait décongestionner le magasin de la rue d'Isly devenu insuffisant.


Quatrième période - WAROT FRERES

1884 - 1898

D'autre part et après avoir renouvelé leur association sous le nom de Joseph et Médard Warot, frères, le terrain de l'Agha fut agrandi par l'achat d'un immeuble contigu mais situé en 2ème zone, affecté plus spécialement aux essences de bois durs, dans lequel eut lieu la création d'une scierie mécanique et d'un atelier de tournage à l'usage de la fabrication des moyeux et des tours destinés aux charrons.

A l'expiration de la durée de la Société qui prit fin le 28 février 1898, Messieurs Joseph et Médard Warot se séparèrent d'un commun accord ; le premier restait propriétaire des immeubles de l'Agha et de Maison-Carrée et le second conservant celui de la rue et de la place d'Isly.


Cinquième période - J.WAROT & FILS

1898

Monsieur Joseph Warot s'adjoignant son fils aîné Eugène Warot, constitua une nouvelle société en nom collectif avec lui sous la dénomination Joseph Warot et Fils; laquelle eut pour but le même négoce des bois de construction et autres, avec le droit d'étendre leurs affaires à toutes opérations ressortissant de cette branche.

Maison Carree

Entrepôts de la Maison E. & A.WAROT

à Maison-Carrée


Suite...

Création : 2000-07-12
Mise à jour : 2003-11-16 | 2020-04-10 | 2020-05-10 | 2021-02-27 |


© Françoise Bernard Briès.

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