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EL-GOLEA
LE FORT
Ahmed

L'oasis surgie du désert

Cette image est prise du ksar d'El-Goléa.

Le regard s'étend sur l'horizon tout entier et laisse les yeux se poser tour à tour sur les tables calcaires érodées par le vent, les creux des dunes, la ville, et l'oasis luxuriante dont les frondaisons des palmiers occultent les jardins soigneusement entretenus, source de fruits et de légumes délicieux.

Ce jeune garçcon nous avait fait visiter le fort et nous nous sommes arrêtés, baignés de l'immensité. Sur notre gauche, au sommet d'une table calcaire, se dresse un rocher, clone du ksar ou presque. Dans la lumière du soir, rougeoyante et chaude, nous sommes redescendus au cœur de l'oasis murmurante des eaux frémissantes dans les foggaras.



Ksar Après avoir traversé l'Atlas Tellien, puis l'Atlas Saharien, et que l'on quitte Ghardaïa, la route serpente dans le désert gris. Puis tout à coup surgit le reg, désert plat, de cailloux. Il laisse aux dunes la possibilité de se mouvoir et d'avancer peu à peu. Après deux cents kilomètres, la route rentre dans le sable, long serpent gris et droit, puisqu'elle est goudronnée, mais parsemée d'obstacles que sont les petites dunes qui la traversent sans aucune retenue. Il nous fallait parfois descendre de voiture, aider le conducteur à passer en douceur, sans s'enliser ces tas dorés inattendus. El Goléa est toute proche, sans que l'on ne s'aperçoive de rien... Brutalement on se retrouve dans l'oasis dont rien ne laissait prévoir la présence. Surgit alors le ksar, haut perché sur son éperon rocheux. Il est en ruine mais arbore une fierté qu'il faut aller voir de suite en grimpant vers lui. C'est lui qui donne son nom à El-Goléa. Le fort, le ksar.

Imaginer ses occupants, surveillant l'horizon tout autour d'eux déployé,se perdre dans le dédale de ses ruelles enchevêtrées, et s'accouder sur un mur tombé pour admirer la vue sur le cirque de l'oasis est fascinant. Tout est rouge ocre, les falaises, le sable, les pierres et les rochers, donnant une lumière à nulle autre pareille à ce spectacle. Si le regard tombe verticalement il s'arrête sur le vert des palmiers, sur le blanc des coupoles des marabouts, et sur le gris inattendu du lac salé à la surface duquel on peut voir, le soir tombant d'étranges mirages.

Ksar2
Comme toujours dans le désert, le temps s'arrête. Tout devient lent, apaisé et calme. Nous avons profité de ce voyage pour parcourir cette oasis enchanteresse, nous laissant aller aux surprises renouvelées à chaque pas. Un rai de lumière qui perce les palmes et vient s'écraser sur des tomates ou des poivrons, le balancement des grenades entr'ouvertes, et l'eau omni présente, qui jaillit avec force de puits artésiens pour se précipiter dans les foggaras et courir nourrir toutes les plantes de l'oasis. Les palmiers, eux, ont les pieds dans l'eau...Ils y puisent tout le nécessaire pour donner les dattes, doigts de lumiére "Deglet Nour", qui sont aux nomades l'aliment qu'ils emportent avec eux, partout où ils vont.

Puit artesienNos promenades dans l'oasis nous ont menés de surprises en étonnements. Le murmure de l'eau jaillissante d'un puit artésien peut nous mieux faire comprendre ce que dit le Coran :

"C'est de l'eau que vient toute vie"
Sans répit, elle coule ensuite claire et fraîche, dans les foggaras, petits canaux de terre, nourissant les arbres fruitiers, les plantes potagères et colorant les fruits et les fleurs; en un mot, donnant la Vie. Et le contraste entre cet eden verdoyant et frais est d'autant plus important que les alentours ne sont que pierres, sables et séches nudités.

Au delà d'El Goléa, s'ouvrent les espaces infinis du Sahara, vers In Salah, Tamanrasset et l'Afrique profonde. Il n'était pas rare dans les années 60 de retrouver une voiture abandonnée, ses occupants non loin d'elle, que le soleil, la soif, la désorientation avaient réduits à des squelettes. Des inconscients qui se croyaient intrépides, étaient partis vers le Sud, seuls et sans soutien, croyant pouvoir dompter le désert. Sortis de la piste, tournant indéfiniment en rond sur le reg, perdant la notion du temps et de l'espace, avaient fini par être oubliés du monde. Il n'en est plus de même maintenant où il est nécessaire de prévenir pour s'aventurer au-delà de ces limites.


El Goléa
El Goléa, le lac salé et les grues


Le fond de page est fait avec du sable d'El Golea, rapporté d'un de nos voyages dans les années 1960 et numérisé.


© Françoise Bernard Briès.
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