EL-GOLEA LE FORT |
![]() Imaginer ses occupants, surveillant l'horizon tout autour d'eux déployé,se perdre dans le dédale de ses ruelles enchevêtrées, et s'accouder sur un mur tombé pour admirer la vue sur le cirque de l'oasis est fascinant. Tout est rouge ocre, les falaises, le sable, les pierres et les rochers, donnant une lumière à nulle autre pareille à ce spectacle. Si le regard tombe verticalement il s'arrête sur le vert des palmiers, sur le blanc des coupoles des marabouts, et sur le gris inattendu du lac salé à la surface duquel on peut voir, le soir tombant d'étranges mirages.
"C'est de l'eau que vient toute vie"Sans répit, elle coule ensuite claire et fraîche, dans les foggaras, petits canaux de terre, nourissant les arbres fruitiers, les plantes potagères et colorant les fruits et les fleurs; en un mot, donnant la Vie. Et le contraste entre cet eden verdoyant et frais est d'autant plus important que les alentours ne sont que pierres, sables et séches nudités. Au delà d'El Goléa, s'ouvrent les espaces infinis du Sahara, vers In Salah, Tamanrasset et l'Afrique profonde. Il n'était pas rare dans les années 60 de retrouver une voiture abandonnée, ses occupants non loin d'elle, que le soleil, la soif, la désorientation avaient réduits à des squelettes. Des inconscients qui se croyaient intrépides, étaient partis vers le Sud, seuls et sans soutien, croyant pouvoir dompter le désert. Sortis de la piste, tournant indéfiniment en rond sur le reg, perdant la notion du temps et de l'espace, avaient fini par être oubliés du monde. Il n'en est plus de même maintenant où il est nécessaire de prévenir pour s'aventurer au-delà de ces limites. |
![]() El Goléa, le lac salé et les grues
Le fond de page est fait avec du sable d'El Golea, rapporté d'un de nos voyages dans les années 1960 et numérisé. |