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A CECILE

"ma petite sœur"


Cécile à vingt-cinq ans


Aujourd'hui c'est un jour particulier pour moi.

C'est son anniversaire et celui de son Papa.

La Vie a décidé pour nous, pour ELLE, et c'est moche parfois la vie. Même si je vous répète tant de fois "E bella la vita"!!
Mes parents avaient choisi que nous serions trois, et des trois, tu es la petite dernière, ma petite soeur. Et tu nous manques. Tu me manques.
Cette soeur que j'ai connue, pas assez en tous cas. On a partagé ensemble sûrement un tas de choses, nos années d'enfance heureuse, baignées d'amour, de joie, de soleil, de peine, de séparation, de petits tracas et de grands aussi et surtout le bonheur.
On a partagé nos chambres, avec les cabanes sous les édredons. On a fait du vélo sur les chemins de Suffren, on a fait des sifflets avec des roseaux (c'est maman qui nous a appris), on a fait de la planche à roulettes dans la grande descente, on allait à la plage, et il y avait les oursins , les vagues, le gravier de la plage, la grosse bouée. Que de souvenirs pêle-mêles. Te souviens-tu de la grosse tortue qui se cachait dans le grand figuier de barbarie au fond du jardin. Le chat Kiki tout roux, La belle ville, d' Alger La Blanche, l'Algérie, berceau de nos balades partout dans les montagnes, dans les déserts, sur les plages, où nos parents nous ont si souvent enmené, pour garder plus tard dans nos yeux toutes ces images magnifiques.

Et puis un jour on a changé de pays, on a partagé encore notre chambre, on grandissait, on devait s' aimer, je crois ? Tu étais une sacrée jolie fille et tu apprenais la vie.

Toutes ces années sont là dans mon coeur, je m' en parle souvent, on le dirait pas . Mais tu me manques.
Un jour tu as décidé de venir te réfugier là où nos parents avaient décidé de refaire la maison du bonheur, pour nous tous, avec du soleil, des chiens, le chat, des cris d'enfants, des cigales, des odeurs, des grandes tables de copains. Trois années à partager de nouveau. C' était parfois dur. Quelle culpabilité j'ai trimballé d' avoir des enfants, un foyer et pas toi. Je me sentais un peu l' intruse, mais il m' a semblé trouver un peu de bonheur dans toutes ces années. Tu as donné beaucoup à tes parents. Tu as eu la joie de connaître deux de mes enfants. Ils t' aimaient et t' aiment encore. Je ne t' oublierai jamais.

Et maintenant, quand arrive l' automne, ton anniversaire et celui de Papa, mon cœur saigne. Elle a tellement de mal à se refermer cette blessure!!!

Tu me manques, je ne peux plus partager avec toi, mes joies, mes peines, mais je peux enfin dire, ce qui chaque fois me fait souffrir. Cette absence cruelle. Qui jamais ne sera comblée. J'aurais tant aimé te confier ce qui fait ma vie.

Je sais seulement que "tu es passée dans la pièce à côté". Le fil n' est pas rompu. Je sais que tu m' attends pour te raconter la vie, "juste de l' autre côté du chemin."

Hélène, le 7 novembre 2003

Merci Hélène, du fond de mon cœur.
Votre maman



© Françoise Bernard Briès.

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