Histoire des bracelets kabyles
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Les bracelets dans leur environnement actuel. A gauche à Paris, sur un guéridon à droite, dans le Midi sur un porte-fez. |
Mon Père, n'oubliait jamais un anniversaire...Même loin, même absent, il s'arrangeait pour marquer ces dates, comme des jalons dans notre vie. Je reçus un jour de Février, un colis dont le libellé de l'adresse, avec cette ériture caractéristique et que je devinais venir d'Alger et de mon Père. J'ouvris le paquet, déballait l'objet et ouvrit le coffret d'argent dans lequel une petite lettre était pliée, le double de la lettre que j'avais reçue auparavant :" Paris, mardiMa chère Françoise,Je reconnus un bracelet kabyle, bracelet de cheville porté généralement en paire par les femmes de Kabylie, si belle région d'Algérie dont un village des Benni Yenni est renommé pour ses orfèvres et les bijoux qu'ils faisaient depuis fort longtemps. Je reconnus aussi le goût très sûr de Papa. Resté longtemps après l'Indépendance de l'Algérie, il n'avait pas hésité en achetant ce magnifique bijou, conservant ainsi de notre pays, un artisanat dont on ne savait ce qu'il deviendrait. Heureusement il est à l'heure actuelle encore en pleine activité. Il faut aller voir le site des Beni Yeni.Ainsi, le bracelet kabyle ne me quitta plus, dans ma chambre, près de moi, comme souvenir, et de Papa et de l'Algérie que j'avais quittée alors que lui, continuait d'y vivre et d'y travailler. Nous nous installâmes dans le midi, et bien entendu le bracelet de Papa, restait dans ma chambre, toujours tout près de moi. Il y a deux ans, je reçus un jour un message que je vous laisse découvrir et qui me remplit de curiosité : "Madame,Je courus chercher le bracelet, et effectivement la signature était la même, les dimensions aussi et la description que m'en faisait mon messager ne laissait aucun doute sur la similitude des objets, et leur origine. Origine d'autant plus attestée que l'épouse de mon interlocuteur était originaire de Kabylie et par conséquent connaissait mieux que n'importe qui, ces bijoux si caractéristiques. Je répondais donc aussitôt à ce message en assurant les possesseurs de ce coffret que le mien avait la même signature les mêmes dimensions et probablement les mêmes ornements. |
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La réponse ne se fit point attendre :"... mon épouse vous confirme que les bracelets de cheville ou chevillères ou Ahelhal, étaient bien portés par les femmes Kabyles en paires, c'est à dire un à chaque jambe. Nos deux coffrets respectifs d'aujourd'hui, sont donc les deux constituant certains d'une ancienne paire que l'on peut dater, pour leur création commune dans les Benni Yenni, des années 30 environ... Toutefois l'histoire du nôtre est beaucoup plus récente que celle du vôtre puisqu'il a déjà eu un précédent propriétaire, depuis la rue Michelet (Didouche Mourad actuellement) me dites-vous... En effet son achat récent par moi-même, date de quelques semaines seulement, très prosaïquement sur un marché aux puces de Paris !... Nous partageons avec vous la même stupéfaction devant ce raprochement géographique, permis par le fantastique outil Internet, lequel media fascine aussi le jeune retraité que je suis..."Il existe plusieurs ouvrages consacrés à la bijouterie Kabyle dont le meilleur est de 1970 avec de somptueuses photos couleurs (Les Bijoux de Grande Kabylie).
Rarissime, il a été réédité sous un autre titre en 1990 et se trouve chez les libraires encore relativement facilement aujourd'hui : "Bijoux Berbères d'Algérie" par Henriette Camps-Fabrer - Edisud. "Comme tous les autres bijoux, mais peut-être plus tôt que les bracelets et fibules, en raison de leur encombrement, les chevillères ont été abandonnées par les femmes Kabyles. Ainsi les artisans ont-ils imaginé de transformer ces bijoux désuets en boites pourvues d'un fond et d'un couvercle... |
![]() ![]() A gauche le bracelet de Mr.JFL, et à droite, le bracelet de FBB.
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Crétion : 2004-07-06 Mises à jour : 2019-10-26 2020-10-27 2021-02-14 |