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OÙ "LE JARDIN DU CAID DE LA PORTE"
Nous mène tout droit ou presque,

A BIRKHADEM,

ET A "BEN NEGRO"


Ben Negro, Aristide Boniffay peignant sous un cyprès
et ses enfants jouant près de lui
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Ne nous répétons pas inutilement : "Oui le Web est petit, oui le Monde aussi et oui Internet est une sorte de vaisseau hors temps et hors espace et hors normes."
Nous le savons maintenant tous.. ou presque tous.


C'est ainsi que - je prends mon souffle l'histoire est longue, mais je tâcherai d'etre brève et concise - c'est ainsi qu'un jour mon ami d'enfance Bernard V. à qui j'avais rendu visite quelques jours auparavant, me parle de la maison des parents d'Annette son épouse et me montre une petite aquarelle, visiblement naïve, mais représentant cette maison, maison turque des environs d'Alger comme tant d'autres, où elles fleurissaient la campagne, résidences de personalités depuis des siècles…et achetées au moment de la conquête par qui voulait se vouer à l'agriculture ou simplement s'offrir une résidence hors ville et au milieu des fleurs, des arbres et des palmiers. Cette belle maison s'appelait "Djenan Caïd El Bab" ce qui signifie : "Le Jardin du Caïd de la Porte" et par "Porte" entendez la porte principale d'Alger qui, je ne crois pas me tromper, était la porte Bab Azzoun, dont l'occupant de ladite villa avait en garde les clefs.

Djenan Caïd el Bab

Villas d'été pour fuir la touffeur d'Alger et son humidité chaude qui tombait de la colline de la Bouzaréah ou s'arrêtaient les nuages. Bernard me dit ensuite qu'il était en contact avec Roger P. dont le frère, avait un site sur le village de Birkhadem et où l'on parlait de cette maison et du peintre, Charles Pichon. Le nom ne me disait absolument rien. Nous ne trouvions rien dans notre bibliographie concernant les orientalistes, les dictionnaires s'y rapportant, creusant nos souvenirs, interrogeant les uns et les autres. Pas de Charles Pichon.

Mais, et revenant aux premières lignes de ce texte, le Web est grand, on y trouve des tas de choses et de gens et l'on y trouva Charles Pichon, qui, s'il n'avait pas laissé un grand nom, avait au moins laissé quelques petites images croquées pendant son séjour en Algérie. La boucle était fermée. Bernard savait maintenant où trouver sa peinture. Mais ce n'était pas tout. Car ces recherches avaient déclanché par magie, une sorte de "bombe de souvenirs". A force de communiquer, à force de parler, et d'échanger des mails, nous en étions maintenant à parler de Birkhadem et des Birkhademois qui fiers de l'êtres - et ils ont raison !!! - ne cessaient de creuser le passé et d'amonceler le matériel nécessaire à enrichir un site déjà si bien rempli. Je ne suis pas Birkhademoise. Mais voici que mes racines, plongent elles, dans Birkhadem. Mon Arrière Grand Père Aristide Boniffay, qui naquit à Cuges les Pins - personne ne sait où cela se trouve !!! : entre Toulon et Aubagne - avec deux de ses frères vint s'établir en Algérie, au moment de la conquête. Aristide avait une formation de banquier avant d'arriver en Algérie Une fois établi il créa le Crédit Foncier d'Algérie avec l'appui du Crédit Foncier de France.On peut voir son buste aussi à l'Agence Centrale de la Société Générale à Paris. Il eut de nombreuses relations de toutes sortes et dans tous les milieux, artistiques, littéraires- Il faisait partie des Félibres, parlait provençal à la perfection, langue qu'il enseigna à sa fille Pauline et connaissait très bien Mistral, [Jean S., son arrière petit-fils possède un exemplaire de Mireille, relié et édité à Paris par Charpentier pour la librairie Roumanille à Avignon, librairie dans laquelle il avait avec les Félibres, sa place dans l'arrière boutique] il fut ami également du Baron de Baroncelli. Il connut de nombreux peintres dont Chassériau, Fromentin, Chataud, Dinet, et de surcroit il aimait baucoup la musique, don qu'il transmit à sa descendance qui fut pour la majeure partie très musicienne, un de ses fils, Yvan, jouait du violon, sa petite-fille Simone joua du piano et son arrière petite-fille, continua la tradition en jouant aussi du piano. Là s'arrêtent les gênes musicaux d'Aristide. Personne ne m'a suivie dans la tradition musicale.

Aristide voyageait énormément dans toute l'Europe. Et pour sa santé affectée par un asthme très gênant, il vint avec ses deux frères, Frédéric et Eugène en Algérie pour y trouver un climat plus agréable pour sa maladie. Il fut conquis par ce pays et s'y établit avec eux.
Il acheta une propriété magnifique à Birkhadem, Ben Negro. Villa turque avec beaucoup de terres autour, environ trente cinq hectares et créa aussi une entreprise de transports, “Les Messageries Algériennes”. Ancêtre de toutes les compagnies de transports actuelles [Note d'une de ses petites fille - 1950], diligences et calèches, dont la remise se trouvait à l'emplacement des Galeries de France rue d'Isly à Alger (maintenant Galeries Algériennes, rue Ben Mehidi larbi) et que l'on appelait "Le trou Boniffay"… Les diigences d'Aristide parcoururent l'Algérie du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, diligences qu'il empruntait volontiers avec son frère Frédéric, mécène et amateur d'art, pour connaître le pays.

Un de ses amis lui offrit cette magnifique peinture d'une diligence Boniffay

Il fut Membre de la chambre de Commerce et Président du Tribunal de Commerce.

Il se maria à Alger avec Ursule Maria Claris et ils eurent six enfants. Fort épris du pays, tout à fait à son aise dans ces nouvelles manières de vivre pourtant loin de son pays, mais dans un autre environnement que Cuges les Pins, Il acheta donc Ben Negro dans un village appelé Birkhadem que l'on pourrait traduire par le Puit de la Négresse; une belle propriété d'agrumes, orangers et citronniers et s'y installa avec sa famille. Il jouissait maintenant d'une situation aisée et profitait pleinement de sa vie. La maison turque, d'autres disent mauresque mais en fait c'était vraiment un reste de l'occupation turque d'Alger, s'appelait Ben Negro et peut-être avait elle appartenu au fils d'un Noir venu soit du grand Sud soit de…Peut-être le fils de la Négresse ??? Celle du puit ?

Les journées étaient douces et tranquilles. Aristide avait comme ses frères et surtout comme son frère Frédéric, l'amour de la peinture et des peintres et s'intéressait beaucoup à eux et à leurs œuvres. Tous ceux qui vinrent en Algérie ou tout au moins un grand nombre parmi eux, fréquentèrent Ben Negro. Même Aristide à ses heures, prenait un pinceau et se mettait à l'ombre d'un cyprès près de la maison, et croquait ses enfants qui jouaient devant lui avec les animaux de la ferme.

Le temps passait.. les enfants grandirent, se marièrent mais revinrent souvent voir leurs parents et passer de bons moments avec eux. Les voici. C'est pour moi une grand émotion que de les voir ainsi réunis, et après tant d'années, c'est ainsi que vit à nouveau Ben Negro et Birkhadem.

Aristide Boniffay et sa famille réunis dans le patio de Ben Negro.


Ses descendants la conservèrent longtemps jusqu'au jour où il fallu s'en séparer Aristide n'étant plus de ce monde. Certains n'allèrent pas bien loin, puisqu'ils achetèrent KhazNadar à la sortie de Birkhadem !!!

Cette page est dédicacé à Bernard et Anette V. ainsi qu'à Roger Perez. Sans eux elle n'aurait pas vu le jour.



© Françoise Bernard Briès.
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